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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

LES LUMIERES DE HANOUKA



Light Michael Ricks

HANOUKA, DE LA LUMIÈRE DANS L'OBSCURITÉ


Nous célébrons 'Hanouka comme chaque année. Comme chaque année, nos demeures et nos synagogues s'empliront chaque nuit d'un peu plus de lumière. Comme chaque année, le visage de nos enfants deviendra lumineux par les flammes qu'ils porteront sur le candélabre, et souvent aussi par les cadeaux qu'ils recevront.







'Hanouka est une fête rabbinique, tout comme Pourim. Les rabbins ont ajouté des fêtes aux solennités bibliques, considérant que ces événements et leurs leçons devaient rester gravés dans la mémoire juive.

Ne pas oublier, encore et toujours. La mémoire a besoins d'avenir, en permanence.

'Hanouka dure huit jours.
Huit, le chiffre du surnaturel, le chiffre de l'infini, le chiffre du Messie.
Le huitième jour transcende la nature circonscrite dans le cycle hebdomadaire. 
La Bérith Milah appose sur le sexe de l'enfant la marque du parachèvement du corps des descendants d'Abraham. 
Le huitième jour, l'Alliance divine est scellée sur le membre de l'engendrement. La vie du juif est dès lors marquée par l'exigeant service de L'Eternel.

Déjà, les fêtes de pèlerinage sont marquées du chiffre huit. 
Souccot qui s'achève le huitième jour par Chémini Atséreth. 
Mais il n'est pas faux d'affirmer également que Chavouot est le huitième jour de Pessah, avec quarante-neuf jours de préparation. Le huitième jour demande une préparation.


Rabenou Behaye fait la remarque que chaque objet de sainteté a une relation avec le chiffre huit.

'Hanouka est la fête de l'inauguration du Temple. 'Hanouka une fête surnaturelle pour un lieu surnaturelle.

'Hanouka est aussi le premier Yom Haatsmaout du peuple d'Israël. En effet, avec la victoire des Asmonéens, un nouvel Etat juif est proclamé qui durera quelques décennies, jusqu'à l'invasion de Pompée en - 63.

Pour nos sages, 'Hanouka est marquée par un double miracle, le miracle de la victoire militaire et le miracle de la fiole d'huile. L'un ne va pas sans l'autre.

Pour le judaïsme, la vie spirituelle n'est pas désincarnée, elle s'exprime dans la réalité concrète, parfois à travers les douleurs des combats qui sont toujours des fratricides.

Dans la prière de Al Hanissim, récitée dans la Amida et le Birkat Hamazone, nous mentionnons exclusivement le miracle de la victoire de Juda Maccabée : le petit nombre a triomphé du grand nombre. Mais cette lutte armée n'avait pas pour visée la conquête d'un territoire. Jérusalem ne voulait pas supplanter Athènes.
Jérusalem voulait être Jérusalem, la capitale du monothéisme, la capitale de la lumière divine qui symboliquement brillait sur les sept branches de la Ménorah, dans le cœur du Temple, sur le nombril du monde. Jérusalem désirait être face à Athènes, pour harmoniser le monde des valeurs et celui de la science ; pour faire en sorte que la science ne soit pas plus développée hors de la conscience morale.

Umberto Ecco écrit dans l'un de ses ouvrages que le XXIe siècle aura des relents de moyen-âge, l'armement sophistiqué en plus.

Jérusalem face à Athènes : pour que Japhet demeure dans la tente de Sem, pour que la science soit ligotée par la conscience. La ligature de la science, voilà la nouvelle épreuve des fils Abraham.
Juda Maccabée fut sans doute le premier surpris de ses victoires successives. Ce qui animait son bras, c'était la flamme du judaïsme. Si Antiochus avait réussi son projet assimilationniste, il n'y aurait plus de judaïsme, parce que plus de Torah, plus de service religieux dans le Temple, plus de circoncision, plus de Shabbath, plus de lecture publique de la Torah.

Dans le Temple, les rescapés de la guerre ont allumé la Ménorah, dans l'urgence. Ils étaient en état d'impureté, mais l'huile ne présentait aucune tache. Aucun drapeau ne fut hissé. En emplissant les godets peut-être entonnèrent-ils, les larmes aux yeux : " Qui est comme Toi, parmi les dieux, ô Eternel. "
Ce qui devait brûler un jour brûla huit jours.

Les ennemis d'Israël ont souvent affirmé, "les juifs n'en ont plus que pour un jour", en voulant s'emparer du Ghetto de Varsovie par exemple, en 1948 aussi. Mais voilà, le peuple juif ressemble à l'huile du Temple qui brille miraculeusement pendant huit jours, au-delà de la nature, au-delà de la logique, " au-delà du réel ".

Et c'est pourquoi nous devons allumer la 'hanoukia pendant huit jours, et réciter le texte de Hanéroth Hallalou. Et dans cette liturgie de reconnaissance à l'Eternel, la mention de la victoire militaire est absente.

Par contre, nous affirmons que ces lumières sont saintes. 
Elles doivent être contemplées. 

La victoire militaire prend tout son sens par les flammes de 'Hanouka.
La lumière doit triompher de la barbarie, cette barbarie qui dévoile dans notre temps contemporain le visage hideux d'un dieu sanguinaire. " Il est interdit d'utiliser ces flammes " chante-t-on, " seul le regard est exigé. " La lumière de l'Eternel n'est pas à notre service, nous sommes au service de L'Eternel.
Quel autre usage aurions-nous pu faire de ces flammes ? Nous éclairer pour un usage privé. Répétons-le : La lumière de L'Eternel n'est pas à notre service, nous sommes au service de L'Eternel. Nous aurions pu utiliser ces flammes pour le feu, allumer une cigarette, allumer une gazinière ?

Les flammes de L'Eternel doivent éclairer et non brûler. Voilà le sens de 'Hanouka, voilà le sens de la Religion : éclairer les visages sans jamais brûler les hommes.



Rabbin Philippe Haddad

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