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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

SEDER DE TOU BISHVAT







à André Neher k''z
qui, citant le Deut. 20, 19
et le Maharal de Prague, écrivait
L’homme est un arbre certes,
mais un arbre renversé,
dont les racines sont au ciel.
Les puits de l’exil





Tou Bishvat
Tou : Têt-vav : valeur numérique = 15
Bi Shvat : du mois de Shvat
Tou Bishvat = 15 du mois de Shvat
La Mishna Rosh Hashana parle de… 4 jours de nouvel an :
• Nouvel an du 1er Nissan : ce nouvel an du printemps sert pour le compte du règne des rois.
• Nouvel an du 1er Eloul : ce nouvel an de l’été sert pour le prélèvement de la dîme du bétail.
• Nouvel an du 1er Tishri : ce nouvel an de l’automne est celui où le monde passe en jugement. Il débute les années de Shemita et de Jubilé. Il sert aussi pour le prélèvement de la dîme des récoltes et des légumes.
• Nouvel an du 1er ou du 15 Shvat. C’est le nouvel an du printemps, quand la sève des arbres recommence à monter. Il sert pour la 2ème dîme (1ère, 2ème, 4ème et 5ème année) et la dîme des pauvres (3ème et 6ème année) ainsi que pour la loi de Orla (celle de la consécration à Dieu des fruits durant les trois premières années de la croissance d’un arbre).

1er ou 15 Shvat ?

Le 1er Shvat est le nouvel an des arbres selon l’Ecole de Shammaï. L’Ecole de Hillel dit que ce nouvel an tombe le 15 de ce mois (Mishna Rosh Hashana 1, 1).
Dans le passé, les habitants des vallées organisaient les fêtes du Nouvel An des Arbres le 1er Shvat, alors que ceux des montagnes préféraient le fêter le 15, lors de la pleine lune.
Ainsi s’explique cette controverse qui dura longtemps. Finalement, le Talmud fixa la fête au 15 du mois, selon l’Ecole de Hillel :
C’est à Rosh Hashana que se décide le sort de l’humanité.
C’est à Rosh Hashana La Ilanot que se décide le destin des arbres : lequel fleurira et lequel poussera,
lequel diminuera et lequel dépérira,lequel souffrira d’un climat contraire et d’insectes nuisibles et lequel bravera tous les dangers.

Histoire de la fête


Au temps où le Second Temple était encore debout, toutes les mitsvot liées à la Terre,avec leurs significations
religieuses et leurs implications écologiques et sociales, tenaient une grande place car le peuple vivait essentiellement d’agriculture. Après la chute du Temple, les maîtres spirituels de l’époque continuèrent à attacher beaucoup d’importance à la législation agricole comme nous le montrent de nombreux textes talmudiques et la mosaïque découverte à Rehov près de Bet-Shéan.
Avec la conquête arabe, l’agriculture juive tombe en déclin. L’arrivée des Croisés lui donne un coup de grâce. L’étude des prescriptions agricoles devint tellement théorique et coupée de la vie quotidienne que la fête de Tou Bishvat fut presque oubliée : on ne garda que l’habitude de ne pas jeûner ce jour-là et l’interdiction  de lire les Lamentations de Jérémie.
Ce n’est qu’à partir du XVI ème siècle que la fête prit la forme qu’elle a aujourd’hui.
Lorsque les premiers Kabbalistes venus d’Espagne et du Portugal s’établirent à Safed, ils décidèrent de célébrer de nouveau dignement le Nouvel An des Arbres.Echappés des griffes de l’Inquisition, c’était pour eux un moyen de fêter leur retour sur le sol nourricier dans lequel, comme des arbres, ils reprenaient racine et vie.
C’est à cette époque que fut institué un Séder comme celui de Pessah, au cours duquel on mange des fruits, on boit quatre coupes de vin tout en récitant des versets de la Bible ou des passages du Talmud où ces fruits sont mentionnés.
Ce cérémonial a été imprimé comme la Hagada de Pessah sous forme d’un livret intitulé Séder Peri Ets Adar (Séder du Fruit de l’Arbre Splendide) et d’un autre,le Séder ‘Hemdat Yamim (Séder de la Splendeur des Jours).
Pourtant, si l’usage de manger des fruits le 15 du mois de Shvat s’est généralisé dans toutes les communautés, celui du Séder de Tou Bishvat ne s’est pas introduit partout. Le but de ce Séder en français est de raviver cette sympathique coutume.

Tou Bishvat


En revenant sur sa terre, le peuple d’Israël a rendu à la fête son éclat ancien : c’est le jour où, du Nord au Sud du Pays, du plus grand au plus petit, chacun plante un arbre.La coutume de planter des arbres à Tou Bishvat fut sans doute instaurée par les colons de Yessod Hamaala (Haute Galilée) en 1884 ; lorsqu’ils plantèrent 708 cédratiers et 100 grenadiers le même jour.Plus tard en 1909, un nouveau quartier fut crée en dehors des murailles de la vieille ville de Yaffo : Ahouzat Bayït au centre duquel se trouvait le Lycée Herzlia.
C’est le jour de Tou Bishvat que les élèves du Lycée Herzlia sortirent planter les arbres de ce qui deviendra la première avenue de Tel-Aviv.
En 1913, tous les élèves des Ecoles Hébraïques de Jérusalem, de l’Alliance, de l’Ezra, etc… en tout 1500 jeunes se rassemblèrent à Motsa pour célébrer Tou Bishvat dans une grande ambiance de fête, avec drapeaux, orchestres, fruits… La coutume est lancée !

Tou Bishvat 1949


La première Knesset fut inaugurée à Tou Bishvat 1949, le 15 février, dans le bâtiment de l’Agence Juive à Jérusalem. Jusque là, le Parlement israélien résidait provisoirement à Tel-Aviv,mais il fut décidé que la séance historique de l’inauguration de la Première Knesset par Haïm Weizmann (Président du Conseil d’Etat
Provisoire) se ferait à Jérusalem, capitale éternelle du Peuple Juif.
Le Président Sprinzak clôtura la séance en ces termes :Et maintenant est arrivée l’heure de clore la première séance de l’Assemblée préparatoire d’Israël. Elus d’Israël, délégués du Premier Congrès, c’est par un long
chemin que nous sommes arrivés jusqu’ici, à travers des générations, des pays, des exils et des épreuves terribles…
…Depuis Bâle nous avons avancé… / …et nous sommes arrivés aujourd’hui, jour du Nouvel An des Arbres, à Jérusalem, notre ville sainte, but ardemment désiré. En ce jour nos enfants ont planté de nouveaux arbres, arbres de la science et arbres de la vie, pour l’avenir de la nation. Nous aussi, élus d’Israël, avons célébré
une plantation nouvelle.

Nous acquittant de la tâche que nous ont léguée les générations passées, et en faveur des générations futures,nous avons planté aujourd’hui un bel arbre : celui de l'indépendance d’Israël.
Il incombe à l’Assemblée Préparatoire de prendre soin de cet arbre et de veiller à sa croissance afin qu’il porte des fruits et qu’à son ombre le peuple puisse s’asseoir en paix !
En levant la première séance de l’Assemblée Préparatoire, nous adressons notre salut à tous les dispersés de la nation :Ecoute Israël ! Le peuple d’Israël est vivant ! Il réalise l’espérance vieille de 2 000 ans !

Bénédictions


Celui qui mange des fruits d’arbre pendant le repas ou en dehors, doit prononcer la bénédiction Boré peri ha etz (même s’il a déjà prononcé le Motsi avant).

Un pays de blé, d’orge, de vigne , de figuiers  et de grenadiers,un pays d’huile d’olives et de miel (de dattes)

Blé et orge


On apporte des gâteaux sur la table. Chacun prononce la bénédiction «Mézonot», et chacun mange un petit
morceau de gâteau (ou plus!).

Le blé (qui est mentionné 36 fois dans la Bible) et l’orge (qui est mentionnée 32 fois), sont la base de la nourriture humaine. C’est pourquoi à Pessah, fête du printemps, on offrait au Temple une mesure appelée Omer avec les prémices de la moisson de l’orge. Et à Shavouot, une nouvelle offrande était apportée, faite de
deux pains levés et pétris des prémices de la moisson du blé.
Le Talmud rapporte que le Tana Rabbi Yéhouda disait :
L’arbre de la connaissance, c’est… le blé ! Car l’enfant ne sait prononcer Papa ou Maman avant d’avoir goûté au blé.
Rabbi Hiya ben Yosseph disait aussi :
Dans les temps à venir,la terre d’Israël produira du pain blanc et des vêtements de laine fine.
Et nos rabbins enseignaient :
Il y aura profusion de blé sur terre, et les épis se lèveront et se dresseront comme des palmiers au sommet des montagnes. Et ne va pas penser que la moisson sera une tâche rude …/…
Car le Saint-béni-soit-Il fera sortir un vent de son trésor, qui soufflera sur les épis et en détachera les grains. Les hommes iront aux champs et en ramèneront une simple poignée dont ils tireront leur nourriture et celle de leurs familles…

Olivier


Un des invités prononce la bénédiction «Boré peri ha etz» et mange une olive. Les autres répondent amen, mais ne mangent pas encore.
La colombe rapporta à Noé une branche d’olivier.
Deux rameaux d’olivier de chaque côté de la ménorah, forment l’emblème de l’Etat d’Israël.
Deux rameaux d’olivier de chaque côté du lion emblème de la tribu royale de Yéhuda, forment les armoiries de Jérusalem.
Et maintenant, une histoire :
Après la chute du Premier Temple, tous les arbres ont pris le deuil, chacun à sa façon. Les uns ont laissé tomber leurs feuilles, les autres ont fait croître des épines,d’autres ont caché la beauté de leurs fruits sous de rudes écorces, d’autres encore ont placé au milieu de leurs fruits un noyau aussi dur que leur peine …
Mais voilà qu’un jour les arbres ont vu que l’olivier, selon toutes les apparences,n’avait pas pris le deuil.
Alors ils envoyèrent une délégation accusatrice vers l’olivier :– Honte à toi de ne pas avoir pris le deuil du Temple ! Honte à toi dont les olives fournissaient l’huile de la ménorah qui l’éclairait ! Honte à toi !
Alors, l’olivier est devenu tout pâle, et ses feuilles le sont restées jusqu’à ce jour.
Mais ce que ni les arbres, ni personne ne savait, c’est qu’au moment où il avait appris la destruction du Temple, l’olivier avait ressenti tellement de peine que son coeur s’était vidé ; c’est au plus profond de luimême
que l’olivier avait pris le deuil.
Si vous voyez un vieil olivier, regardez bien : son coeur n’est qu’un grand trou. Jusqu'à aujourd’hui, il refuse d’être consolé.

Dattier


Rabbi Dov Beer, le Sage de Mézérit aimait à citer le Psaume 92, verset 13 ::
L’homme juste fleurira comme le dattier.
Il croîtra comme le cèdre du Liban.
Et Rabbi Dov Beer de commenter :
Il y a deux sortes de justes.
Il y a celui qui n’hésite pas à descendre vers ses frères, à se mêler à eux pour leur donner son enseignement et les rapprocher de la Torah. Il y a celui qui se cantonne dans son univers étroit d’étude de la Torah et des
prières.Le premier est comparable au dattier aux palmes déployées et qui donne ses fruits aux hommes abrités sous son ombre.Le second est comparable au cèdre sublime certes,mais altier et fier et qui n’a pas de fruits à partager.

Un autre invité prononce la bénédiction «Boré peri ha etz» et mange une datte. Les autres invités répondent : amen, mais ne mangent pas sauf celui qui a déjà prononcé la bénédiction pour l’olive.

Raisin


Un autre invité prononce la bénédiction «Boré peri ha etz» et mange des raisins secs. Les autres répondent : Amen,mais ne mangent des raisins que ceux qui ont déjà prononcé une bénédiction pour les olives et pour les dattes.
C’est de la Judée, coeur d’Israël, que les explorateurs ont rapporté la célèbre et fabuleuse grappe de raisins.
C’est aussi en Judée qu’ont vécu les prophètes Isaïe et Osée qui ont si bien chanté l’amour de Dieu pour son peuple :
C’est comme des raisins au désert,que j’ai trouvé Israël (Osée 9,10).
Mon ami avait une vigne sur un coteau riche (Is. 5,1).

La vigne est mentionnée seule de nombreuses fois dans la Bible, et 36 fois avec le figuier. Ensemble, ils rappellent avec nostalgie la paix passée :Et Juda et Israël vécurent en paix, chacun à l’ombre de sa vigne et de son figuier (1 Rois, 5,5).

Ensemble aussi vigne et figuier annoncent la vision messianique de la paix future :
Et chaque homme siégera à l’ombre de sa vigne et de son figuier et personne ne viendra les effrayer (Michée 4,4).

Première coupe de vin


On verse la première coupe de vin blanc. On prononce la bénédiction Boré peri ha guéfen et chacun boit :

Comme à Pessah, on boit quatre coupes :
• la première de vin blanc,
• la deuxième de vin blanc mêlé d’un peu de vin rouge,
• le troisième de vin rouge mêlé d’un peu de vin blanc,
• la quatrième de vin rouge.

Le passage progressif du vin blanc au vin rouge, symbolise le réveil de la nature depuis l’assoupissement sous les rayons les plus pâles de l’hiver, jusqu’à son éveil à l’approche du printemps.
De même que les quatre coupes de Pessah, les quatre coupes de Tou Bishvat nous enseignent que la rédemption se fera progressivement.
Plusieurs textes parlent de cette progression : la Torah dans le livre de l’Exode,chap. 6. dit :
Je vous affranchirai …
Je vous délivrerai …
Je vous sauverai … ´
Je vous prendrai comme peuple …
Je vous ferai entrer dans le pays …
Le prophète Ezéchiel (chap. 37, dans la vision des ossements desséchés qui revivent),avec d’autres mots, dit la même chose :
Je vous donnerai des nerfs …
Je verrai croître sur vous de la chair …
Je vous couvrirai de peau …
Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez …
Je vous rétablirai dans votre pays … :Mais c’est sans doute le Talmud (Yéroushalmi Berekhot 1,1) qui, en une seule et très jolie phrase, résume fort bien le chemin vers la géoulah :
La rédemption viendra comme un lever de soleil.

Figuier


Si un des invités n’a pas encore prononcé la bénédiction «Boré peri ha êtz», il le fait maintenant et mange
un peu de figues. Si chacun a prononcé une bénédiction pour un fruit d’arbre, celle-ci vaut pour tous les autres fruits d’arbre qui vont suivre.
Rabbi Yossé dit :
L’arbre de la connaissance, c’est le figuier.
On peut trouver l’explication dans la parabole suivante :
Il était une fois un prince qui avait commis un péché avec une servante.Lorsque le roi son père l’apprit, il le chassa du palais.Le prince alla de porte en porte pour trouver un gîte,mais aucune des esclaves ne voulut le recevoir. Quand il arriva chez la servante avec laquelle il avait péché,celle-ci lui ouvrit la porte et l’accueillit.
Il en fut de même lorsqu’Adam eût mangé de l’arbre en question.Le Saint-béni-soit-Il l’expulsa et le chassa du Jardin d’Eden. Adam fit appel à tous les arbres pour trouver des feuilles qui cachent sa nudité. Mais aucun n’accepta d’en donner.
Parce qu’Adam avait mangé de son fruit, le figuier l’accueillit et lui donna des feuilles ainsi qu’il est écrit dans le verset de la Genèse (3,7) :
Ils cousirent ensemble des feuilles de figuier.

Rabbi Hiya dit au nom de Rabbi Yohanan :
En quoi les mots de la Torah sont-ils comparables aux figues ?
Chaque fois qu’un homme va cueillir des figues,plus il en cherche, plus il en trouve.Il en est de même avec les mots de la Torah :Plus un homme en cherche,plus il trouve d’explications.

Grenadier


La Bible nous dit que les grenades devaient figurer sur les vêtements du Grand Prêtre (Ex. 28,33) :
Sur ses bords, tu feras des grenades de pourpre violette, de pourpre rouge et de cramoisi éclatant, et parmi elles, des clochettes d’or : une clochette d’or, puis une grenade, une clochette d’or puis une grenade, tout autour.

Constatons que sur cette décoration, certains éléments sont visibles, d’autres audibles ! Les grenades, de couleur pourpre violette, de pourpre rouge et de cramoisi éclatant,attirent l’attention mais… elles ne laissent voir que leur enveloppe extérieure,et non ce qui est important : les grains cachés et serrés sous l’écorce du fruit. L’intérieur de la grenade est voilé, comme l’est la tempe sous le voile (Cant. des Cant. 4,3).
:
Aussi la grenade représente-t-elle la Torah écrite qui voile la Torah orale et la protège sous le corps de ses lettres. C’est pourquoi à la synagogue,lorsque le rouleau de la Torah est recouvert de son manteau,on coiffe les deux montants qui supportent le parchemin (on les appelle arbres de vie) avec des grenades en argent
artistement travaillées sous lesquelles s’agitent quatre clochettes.Ces clochettes, que l’on entend, que l’on écoute (Shéma Israël, écoute Israël),représentent la Torah orale, celle qui dé-voile le texte écrit, niveau par niveau, qui en extrait la substantifique moelle, qui permet d’arriver à son plein entendement, à son entière compréhension.
Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place où la main ne passe et repasse disait le laboureur de La Fontaine à ses enfants.Ce pourrait être la devise des rabbins kabbalistes qui mettent en oeuvre toutes les forces de l’intelligence humaine pour arriver à boire du jus de grenade comme dirait le sage roi Salomon (Cant. 8,2).
:
Selon eux, il faut combiner l’intelligence comparative (binah) avec la sagesse (hokhmah) pour arriver à la connaissance (daat), couronnement des relations possibles entre l’homme et Dieu.
Comme les Grands Prêtres étaient censés avoir atteint ce niveau spirituel de boire du jus de grenade en utilisant Binah, Hokhmah et Daat, la grappe aux trois grenades est devenue l’emblème de la Grande Prêtrise. Et on la retrouve sur les mosaïques des fouilles archéologiques faites dans le quartier sacerdotal de Jérusalem.

Cédratier


Le cédrat, fruit du cédratier, est cité parmi les «quatre espèces» du loulav agité par le fidèle lors de la fête de
Soukkot, quatre espèces qui représentent le peuple d’Israël :
• Le saule n’a pas d’odeur et pas de fruits : il symbolise les Fils d’Israël qui ne connaissent pas la Torah et qui ne font pas de bonnes actions.
• Le myrte sent bon mais il ne porte pas de fruits : il symbolise les Fils d’Israël qui connaissent la Torah mais ne font pas de bonnes actions.
• Le palmier, n’a pas d’odeur mais il porte des fruits : il symbolise les Fils d’Israël qui ne connaissent pas la Torah mais font de bonnes actions.
• Le cédratier vient en dernier, pour couronner le bouquet, car il sent bon et ses fruits sont magnifiques.
Le Saint-béni-soit-Il se dit :
Je ne puis détruire les premiers.
Mettons-les tous ensemble.
Les mérites des uns obtiendront
Le pardon pour les autres (Vayikra Raba 30).
Mais il me semble, écrivait Maïmonide, grand savant juif de Cordoue au Moyen-Age, que le loulav symbolise aussi la joie pour le peuple d’Israël, de quitter le désert où il n’y a pas d’arbres fruitiers et pas d’eau à boire, pour entrer dans un endroit où les arbres donnent leur fruit et où l’eau coule (Guide des Egarés, 3ème partie, chap. 3).
Ainsi la branche de palmier rappelle la période de désert durant laquelle le peuple s’abritait sous des huttes
couvertes de palmes dans les oasis.
Les branches de saule des torrents rappellent la végétation des bords du Jourdain qu’il a fallu franchir pour
entrer en Terre Promise.
Les branches de myrte ou arbre touffu, figurent dans les forêts touffues, épaisses, sauvages qui couvraient les
montagnes et qu’il a fallu déboiser pour pouvoir cultiver la terre.
Quant au cédrat, fruit de l’arbre splendide, il symbolise l’achèvement de l’installation dans le pays, le passage
réussi à la vie sédentaire et à l’agriculture.

Pommier


Et elle, Eve, prit du fruit (Gen. 3,6).
¨
… De quel fruit ?
Rabbi Yéhouda dit que c’était du blé.
Rabbi Yéhouda ben Ilaï dit : des raisins.
Rabbi Yossé : des figues.
Rabbi Abba de Acco : du cédrat.
… Mais toutes les traditions populaires voient dans le fruit croqué par Eve une pomme.
Et dans toutes les écoles initiatiques du monde entier, la pomme est le symbole de la connaissance, car si on coupe une pomme en deux perpendiculairement à la queue, on trouve une étoile à cinq branches (pentagramme) formée par les alvéoles qui contiennent les pépins.
Or le pentagramme représente l’homme parvenu au sommet de la connaissance.
C’est sans doute pour cette raison que la tradition rapporte que le ARI hakadosh, célèbre kabbaliste de Safed, enseignait dans un champ de pommes.
La pomme est citée plusieurs fois dans la Bible pour vanter :
• sa beauté : des pommes d’or avec des motifs d’argent, telle est une parole dite à propos (Prov. 25,11).

• sa bonne odeur : la senteur de ta narine ressemble aux pommes (Cant. 7,9).

• et même ses vertus médicinales : soutenez-moi avec des pommes, car je suis malade d’amour (Cant. 2,5).

Plus simplement, le Talmud conseillait d’envoyer des pommes à tous les malades ! (Sheviit 78,78 et Baba Metsia 77,1).

Deuxième coupe de vin


On verse la deuxième coupe de vin blanc mêlé d’un peu de vin rouge et l’on boit sans bénédiction.
Quand Noé, au sortir de l’arche, s’en vint à planter la vigne, arriva Satan qui se tint devant lui et lui demanda : Que plantes-tu là ?
Noé répondit : une vigne.
Satan demanda : quelles sont ses qualités ?
Noé répondit : ses fruits sont doux, et on en fait le vin qui réjouit le coeur.
Satan lui dit : viens, plantons ensemble la vigne.
Et Noé accepta.
Et Satan amena un agneau qu’il tua sous le cep, puis un lion qu’il tua sous le cep,puis un singe qu’il tua sous le cep, et ensuite un porc qu’il tua aussi sous le cep.
Et tout ce sang arrosa la vigne.
C’est pourquoi, lorsque l’homme boit un peu de vin,il est doux comme un mouton.
Lorsqu’il a bu un peu plus, l’homme se sent fort comme un lion et il croit que rien ne peut lui résister.
Quand il a un peu trop bu, il devient comme un singe : il se lève, saute, s’amuse, il laisse sortir de sa bouche toutes sortes de sottises, et il ne sait plus ce qu’il fait.
Mais quand l’homme est ivre, il devient comme un porc et il se roule dans le ruisseau et dans la boue.

Noyer


Le noyer n’est mentionné qu’une seule fois dans la Bible, mais avec une idée de joie et dans une ambiance de fraîcheur printanière :
Je suis descendu au jardin des noyers pour admirer les pousses dans la vallée pour voir si le cep bourgeonne,
si les grenadiers sont en fleurs (Cant. 6,11).

On retrouve cette notion de fête et de joie liée à la noix dans le Talmud qui nous dit que certains décoraient leur soukkah avec des noix (Soukkah 10A).

et même … qu’on avait l’habitude d’en lancer sur les jeunes mariés (Berakhot 50B).

Voici encore quelques Midrashim tirés de Shir Hashirim Rabba 6,11 :
Regarde cette noix, qui est tombée dans la saleté. Si on la prend et on la nettoie elle redevient comme avant, propre et bonne. De la même façon, quand Israël, tout au long de l’année se salit avec des péchés, lorsque vient le jour de Kippour, il se nettoie et redevient propre comme avant.
Regarde cette noix-ci, au milieu d’un tas d’autres. Si on la prend, elles vont toutes se mettre à rouler dans tous les sens. Israël est comme un tas de noix : si l’une bouge, toutes le sentent.
Regarde le tronc du noyer. Son écorce est toute lisse. Celui qui veut y grimper et qui ne fait pas attention risque de tomber et peut même en mourir. Ainsi, celui qui voudrait monter et se mettre à la tête du peuple d’Israël, s’il ne fait pas attention,tombera.
Le Talmud dit encore que la noix est un aliment de choix (Tanhouma Bamidbar)
mais … attention à la cellulite ! Sa valeur nutritive est très grande : manger dix noix équivaut à prendre deux repas (Erouvin 29A).

Amandier


L’amandier est le premier des arbres qui se couvre de fleurs pour annoncer le printemps, parfois même dès le mois de décembre en Israël !
La tradition nous rapporte que le bâton d’Aaron était fait de bois d’amandier. C’est pourquoi il fut le premier à former un bourgeon,à fleurir et à porter un fruit mûr lors de la dispute avec Korakh (Nombres 17,23).

C’est cet empressement, cette diligence, cette promptitude à fleurir de l’amandier qui lui a valu en hébreu son nom de shaked qui signifie justement :diligent, prompt.
Ainsi, lorsque le Saint-béni-soit-Il voulut souligner ses paroles par une image «parlante», Il demanda au prophète Jérémie :
— Que vois-tu ?
— Je vois une branche de shaked en fleurs.
— C’est que, lui expliqua le Saint-béni-soit-Il, je suis shaked, prompt à accomplir ma parole (Jer 1,2).

L’amandier porte aussi le nom de Louz. Or Louz, c’est également le nom du petit os imputrescible à partir duquel se fera la résurrection : Luz, c’est donc l’os veilleur, en attente du Grand Jour. Il se trouve, par un de ces coups de génie de la langue hébraïque, que shaked veut aussi dire veilleur !
Les jeux de mots qui font lire aux éclats comme dirait le rabbin M. A. Ouaknin, ne s’arrêtent pas là : Louz,
nous dit la Bible, c’est aussi l’ancien nom de Bet-El. Bet-El c’est l’endroit de l’échelle rêvée par Jacob, qui
reliait la terre au ciel. Et Bet-El, c’est la Maison de Dieu dans laquelle brillait la Ménorah, veilleuse du Temple
dont justement les branches étaient formées de coupes en forme d’amande, avec boutons et fleurs(Ex. 25,31-40).

Caroubier


Carat, définition du Robert :
Vient du grec Keration = petits pois.
Vaut 0,2 gr.
Carat, définition du Dr. Yéhouda Félix
(Hatsoméah bamishna) :
Unité de mesure à l’époque talmudique pour peser l’or et les diamants.
Vaut 35 graines de caroubier.
Guéra, définition de N. Krispil (Yalkout hatsmahim) :
A l’époque biblique, les graines de caroubier étaient appelées Guéra (plu.Guérot). Il fallait 20 guérot pour faire un shékel kodesh (Ex. 30,13).

Le caroubier n’est pas mentionné dans la Bible (à moins que l’on ne traduise le verset 20 du 1er chapitre d’Isaïe par Vous mangerez des caroubes et non par Vous serez dévorés par le glaive).Il est sans doute un nouvel immigrant arrivé du Yémen ou d’Arabie Saoudite avec les migrations des Nabatéens pendant la durée du 2ème Temple.
Après une courte période d’intégration dans le pays, le caroubier prend très vite une place importante dans le régime alimentaire du petit peuple car ses fruits ont une grande valeur nutritive et contiennent une très forte proportion de sucre. On en faisait du sirop, que les gens pauvres utilisaient pour sucrer les aliments.
Un jour, c’était au 2ème siècle de l’ère chrétienne, quelques rabbins étaient réunis, et ils parlaient… politique.
Rabbi Yéhuda commença en disant : «Qu’ils sont beaux, les travaux faits par les Romains, les marchés,
les ponts,les bains…».Rabbi Yossé garda le silence.Mais Rabbi Shimon bar Yohaï dit : dit «Tout ce qu’ils ont fait,c’est dans leur propre intérêt. Les marchés, c’est pour y vendre des prostituées, les ponts, pour y lever des péages, et les bains, pour s’amuser !».
Ces propos très durs furent rapportés aux Romains qui occupaient le pays en ces temps-là. Rabbi Shimon Bar Yohaï et son fils Eléazar durent s’enfuir pour ne pas être pris et tués. Ils allèrent se cacher dans une grotte à Peqiin, petit village haut perché en Galilée.
Alors, un miracle se produisit : une source jaillit et un caroubier poussa devant la grotte (on peut encore les voir aujourd’hui).
Dans cette grotte,Rabbi Shimon et son fils Rabbi Eléazar vécurent douze ans, et encore douze mois.
Ils étudiaient et priaient, se nourrissant des fruits du caroubier et buvant l’eau de la source.
C’est durant ces douze années et douze mois que le Zohar fut écrit.Rabbi Shimon étudiait avec le prophète Elie, et Rabbi Eléazar mettait leurs enseignements par écrit.

Poirier


Le poirier, aussi connu aujourd’hui que le pommier,n’est pas cité dans la Bible.
Les Egyptiens de l’antiquité semblent aussi ignorer la poire, tandis que les populations préhistoriques
d’Europe l’avaient déjà consommée.
Homère en fait mention dans l’Odyssée, et Pline (1er siècle de l’ère chrétienne) écrit qu’il existe 36 espèces de poires différentes.
Le poirier a dû arriver en Israël il y a quelque 2000 ans. Sa forme sauvage,appelée en français blossonier et en hébreu poire syrienne est citée dans le Talmud sous le nom de ougas. Le blossonier est bardé de longues épines, et ses fruits ne se mangent pas. Il faut donc le greffer pour obtenir des fruits comestibles. Les rabbins
de la Mishna traitent longuement ce problème.
Aujourd'hui, la plupart des poiriers sont greffés sur des cognassiers et il existe plus de 1500 variétés de poires !
Le Docteur Mességué, disait qu’à l’Ecole de Salerne qui comptait de nombreux médecins, courait ce proverbe :
Post pirum, da potum
Post pomum, vade cacatum.1
Mais il serait malséant de vous donner la traduction de ce proverbe maintenant que nous sommes à table.

Troisième coupe de vin


On verse la troisième coupe de vin rouge, mêlé d’un peu de vin blanc, et l’on boit sans bénédiction.
Le Seigneur dit à Moïse :
Parle aux Fils d’Israël et dis-leur :
Lorsqu’un homme ou une femme s’engage par voeu de naziréat à se consacrer au Seigneur, ce nazir s’abstiendra de vin et de boissons alcoolisées, il ne boira ni vinaigre de vin, ni vinaigre d’alcool, il ne boira d’aucune sorte de jus de raisin, et il ne mangera ni de raisins frais, ni de raisins secs. Pendant tout le temps de son naziréat, il ne mangera d’aucun produit fait avec le fruit de la vigne, ni avec les pépins, ni avec la peau … / …
(A la fin de la période de naziréat, il se soumettra à huit jours de purification. Le huitième jour, il apportera au prêtre deux tourterelles ou deux jeunes pigeons. Le prêtre offrira l’un en sacrifice pour le péché, et l’autre en holocauste, pour avoir péché envers son âme (Nombres 6,1-12).

Rabbi Lazare Hakappar dit :
— Comment peut-on pécher son âme ?
— C’est se priver de vin.
Et si, se priver de vin, c’est aux yeux de la Bible, pécher contre son âme, à plus forte raison, se priver de toutes les choses à la fois.
Donc, celui qui jeûne est un pécheur.
Dans le même ordre d’idées, on attribuait à Rab cette pensée :
L’homme devra rendre compte pour toute chose qu’il aura vue et qu’il n’aura pas goûtée.
On raconte que pour ne pas avoir à rendre compte de ce péché, Rabbi Lazare mangeait une fois par an de tous les fruits qu’il connaissait.

Aubépine


Les hommes préhistoriques mangeaient des baies d’aubépine, car on a trouvé des noyaux sur de nombreux
sites archéologiques.
A l’époque du Talmud, on en tirait du vin. Peut-être aussi en faisait-on des gâteaux ou des espèces de galettes comme on en fabrique encore aujourd’hui dans les villages d’Europe de l’Est. Ma mère, dans le Nord de la France, nous disait qu’on pouvait en faire des très bonnes confitures un peu semblables à celles confectionnées avec des baies d’églantines ou de roses… Mais nous, enfants, n’avions jamais la patience d’en cueillir suffisamment pour les confitures : nous les mangions telles quelles directement cueillies de l’arbre et on les appelait «gobelets».
L’aubépine est un arbre qui grandit lentement. Il peut vivre vieux : 300 ou 400 ans. Son bois très dur est recherché pour fabriquer des manches d’outils.
La Mishna cite l’aubépine dans les problèmes de greffes, avec l’églantine et le pommier, car ils sont tous de la même famille des rosacées.
La Bible n’en parle pas. Mais il se pourrait que cette phrase du Cantique des Cantiques (2,3) :
Comme un pommier parmi les arbres de la forêt,
tel est mon amour parmi les jeunes gens.
fasse allusion à l’aubépine. Car le pommier est un arbre qui demande un minimum de soins, et il ne pousse pas à l’état naturel dans les forêts sauvages d’Israël.
Par contre l’aubépine, est un arbre qui pousse naturellement dans les forêts et survit dans les conditions les plus rudes. Ses baies rouges qui ressemblent à des petites pommes, étaient considérées comme des fruits assez importants pour devoir être soumis aux différentes dîmes.
Et puis, si l’aubépine est le pommier du Cantique des Cantiques, est-ce que le parfum délicat et raffiné de ses petites fleurs blanches au printemps ne s’applique pas parfaitement à ce verset :
Le senteur de tes narines
est comme celle des pommes (Cant. 7,9).

Térébinthe Pistachier

En Israël nous trouvons quatre sortes de térébinthes :
•la pistacia palestina,
• la pistacia atlantica,
• la pistacia lentiscus,
• la pistacia véra.
C’est ce dernier qui donne les fruits appelés pistaches botnim en hébreu. Le vieux patriarche Jacob, choisissant parmi ce qu’il jugeait être les meilleurs des fruits d’Israël, a jugé les pistaches dignes d’être offertes à son fils Joseph alors vice-roi d’Egypte (Gen. 43,11).

Le térébinthe est un très grand arbre touffu, de belle prestance. C’est pourquoi il fut souvent associé aux cultes idolâtres des Cananéens mais aussi… des Fils d’Israël, ce qui est vivement reproché par les prophètes :
Ezéchiel (6,13) :
Au milieu de leurs idoles,
autours de leurs autels,
sur toute haute colline,
au sommet de toute montagne,
sous tout arbre touffu, ´
sous tout térébinthe luxuriant,
ils offraient un parfum
apaisant à leur idoles.
Osée (4,13) :
Sur le sommet des montagnes,
ils ont coutume de sacrifier,
et sur les collines,
de brûler des offrandes,
sous le chêne, sous le peuplier,
sous le térébinthe dont l’ombre est si agréable…

Il y avait donc beaucoup de térébinthes dans le pays d’Israël. Un jour, Absalon le fils rebelle de David, s’enfuit à dos de mulet dans la forêt d’Ephraïm. Son abondante chevelure s’emmêla dans la ramure d’un térébinthe. Il resta pendu par les cheveux,proie facile pour ses poursuivants, tandis que le mulet continuait sa course… (2 Sam,18).

Mais oublions ces événements tristes qui firent beaucoup pleurer David.
Rappelons-nous plutôt que c’est dans la Vallée du Térébinthe que David se fit connaître en combattant victorieusement le géant Goliath (1 Sam, 17).

Lupin


Comme c’est le premier des fruits de la terre (et non plus de l’arbre) que l’on mange, chacun prononce la bénédiction «Boré peri ha adama» et mange des graines de la terre :
Le lupin, tourmous en hébreu, lupinus turmis en latin, a toujours servi de nourriture pour le petit peuple. Cet humble féculant est le héros qui permit la purification de la ville de Tibériade :
Pendant les douze ans et douze mois que passèrent Rabbi Shimon bar Yohaï et Rabbi Eléazar dans la grotte de Peqiin, pour ne pas user leurs vêtements, ils ne les portaient que pendant la prière. Le reste du temps, ils les enlevaient et se cachaient le corps dans le sable.
Lorsqu’enfin ils purent sortir de leur cachette, la peau de Rabbi Shimon était couverte de crevasses. Son
gendre lui conseilla d’aller aux bains à Tibériade, là où jaillissent des sources chaudes. Rabbi Shimon promit que si les sources de Tibériade le guérissaient,il guérirait Tibériade de son impureté.
Ainsi rabbi Shimon s’en alla en cure aux sources de Tibériade.Et il guérit. Il se mit donc en devoir de purifier Tibériade qui avait été construite par les Romains sur un ancien cimetière, ce qui la rendait impure pour les Juifs qui ne pouvaient y habiter. Que fit-il ?
Il sema à la volée des graines de lupins. Les lupins ne poussèrent pas là où le sol était dur et rocheux, seulement là où il y avait de la terre meuble.
A chaque endroit où les lupins avaient pris, Rabbi Shimon fit vérifier si un corps n’y avait pas été enterré et lorsque c’était le cas, il fit déplacer les ossements dans un autre cimetière.
Ainsi petit à petit, rue par rue, il déclara Tibériade ville pure. les Juifs s’y installèrent,le Grand Sanhédrin y siégea, et Tibériade devint la troisième ville sainte d’Israël après Hébron et Jérusalem.

Câprier


Ce petit arbuste est bien connu de tous ceux qui ont prié au Kotel : qui n’a remarqué ses grosses touffes fleuries qui surgissent d’entre les pierres ?
Très répandu du Nord au Sud du pays, le câprier s’épanouit aussi bien près de l’eau des sources du Jourdain qu’entre les cailloux brûlés par le soleil du Néguev. Il est donc normal qu’il soit devenu un prénom courant à l’époque biblique.
Néhémie nous parle d’un certain Hanoun, fils de Tsalaf (ce qui signifie câprier) qui fut l’un des reconstructeurs des murailles de Jérusalem lors du retour de l’exil de Babylonie (Néh. 3,10).
¨
Rabban Gamaliel compara la force vitale d’Israël parmi les nations, à celle du câprier parmi les arbres :
De même que le câprier est le plus petit parmi les arbres, Israël est le plus petit parmi les peuples.
De même que le câprier pousse bien entre les pierres de la terre Israël, le peuple d’Israël prospère bien sur la terre d’Israël car ils recherchent les pierres de cette terre, ils en aiment la poussière dit le psaume 102 (v. 15).

De même que si l’on arrache un câprier de la terre,il repousse comme une mauvaise herbe, si l’on arrache le peuple d’Israël de sa terre, il ne peut que revenir.
De même que le câprier, en donnant un fruit chaque jour arrive à donner en fin de saison une énorme récolte…
… ah si chacun en Israël accomplissait chaque jour au moins une mitsva,qu’elle serait grande la récolte d’Israël !

Mûrier


L’ange de Dieu apparut à Moïse dans une langue de feu au milieu du sné (buisson).
Il regarda, le buisson était en feu, et ne se consumait pas (Ex. 3,2).

Le sné, buisson ardent,est identifié dans la littérature talmudique au pétel kadosh,qui est le rubus sanctus en latin, et en français tout simplement… notre ronce à mûres bien connue au bord des routes et dans les haies !
Un étranger a demandé à Rabbi Yéhoshua ben Parahia pourquoi Dieu avait parlé à Moïse à partir d’un buisson de ronces.
Rabbi Yéheshoua lui répondit :
— Même si c’était à partir d’un caroubier ou d’un autre arbre, tu aurais posé la même question ! Mais je vais te répondre : c’est pour t’apprendre qu’il n’y a aucun endroit où ne réside la Shekhina (Présence Divine), même dans les ronces.

La quatrième coupe de vin


On verse la quatrième coupe de vin rouge et on boit sans prononcer de bénédiction.
Beaucoup de prophètes donnent la plantation de vignes comme signe annonciateur du retour sur la terre d’Israël :
Le prophète Ezéchiel (chap. 28)
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Quand je rassemblerai la Maison d’Israël d’entre les peuples où elle a été dispersée,
je manifesterai en elle et aux yeux des nations ma sainteté :
Ils habiteront sur leur sol,sur celui que j’ai donné
à mon serviteur Jacob. Ils y habiteront en sécurité,
Ils construiront des maisons,et ils planteront des vignes.

Le prophète Amos (chap. 9)
Je vais changer la destinée de mon peuple d’Israël :
Ils bâtiront les villes dévastées pour y habiter.
Ils planteront des vignes pour en boire le vin.
Ils cultiveront des jardins pour en manger des fruits.
Je les planterai sur leur terre,
ils ne seront plus arrachés de leur terre,
de cette terre que je leur donne.

Le prophète Joël (chap. 2 et 4)
Terre, ne crains pas,exulte et réjouis-toi, car le Seigneur fait de grandes choses.
Ne craignez pas, bêtes des champs :les pâturages des steppes reverdissent,
les arbres portèrent leurs fruits,le figuier et la vigne donnent leurs richesses … / …
Et la Judée sera habitée à jamais,et Jérusalem d’âge en âge.

Le prophète Isaïe (chap. 65)
Alors, ils bâtiront des maisons et ils les habiteront.
Ils planteront des vignes et en mangeront les fruits.

On peut encore manger toutes sortes d’autres fruits,mais il ne faut pas oublier de dire la dernière bénédiction à la fin du repas, pour remercier Dieu de tout ce qu’il a préparé à notre intention :

En glanant quelques textes dans la Bible et le Talmud…
Dieu dit : «Que la terre se couvre de verdure, d’herbe qui rende féconde sa semence, d’arbres fruitiers qui, selon leur espèce, portent sur terre ses fruits ayant en eux-mêmes leur semence !»
¨
Il en fut ainsi.
La terre produisit de la verdure, de l’herbe qui rend féconde sa semence selon son espèce, des arbres qui portent des fruits ayant eux-mêmes leur semence selon leur espèce.
Dieu vit que cela était bon.
Il y eut un soir, il y eut un matin :troisième jour (Genèse 1,11-13).
Quand vous serez rentrés dans le pays…Et que vous aurez planté… (Levitique 19,23).

Pour créer son monde, le Saint-béni-soit-Il a commencé par planter des arbres, ainsi qu’il est écrit : «Et Dieu planta le jardin d’Eden».
C’est pourquoi, lorsque vous entrerez dans le pays d’Israël, votre première occupation devra être la plantation d’arbres (Vayikra rabba 25).

Deutéronome 20,19-20
Quand tu soumettras une ville à long siège en la combattant pour t’emparer, tu ne brandiras pas la hache pour détruire ses arbres, car c’est de leurs fruits que tu te nourriras.
Tu ne les abattras pas. L’arbre des champs est-il un être humain pour se faire assiéger par toi ?
Seul l’arbre que tu reconnaîtras comme n’étant pas un arbre fruitier, tu le détruiras et tu l’abattras et tu en feras des ouvrages de siège.

Un Midrash (parabole) raconte :
C’était au temps de l’empereur Hadrien. Quelques Juifs étaient restés sur leur terre, qu’Hadrien avait rebaptisée Palestina, du nom des Philistins, ces ennemis du passé biblique depuis longtemps disparus. Il avait aussi remplacé le nom de Jérusalem par Aélia Capitolina. Que restait-il à ces malheureux Juifs, sinon leur attachement à leur sol et à sa nature ?
Aussi, quand un garçon venait à naître, ils plantaient un cèdre, et si naissait une fille, ils plantaient un acacia. Avec ce bois, on fabriquait les dais nuptiaux.
Un jour la princesse vint visiter la Palestine. Elle se promena dans les montagnes,dans les vallées, elle en admira les paysages. Elle vit le Jourdain, et les torrents.Elle traversa des forêts de cèdres et d’acacias, les champs de vignes et d’oliviers…
Mais voilà qu’en circulant dans le pays, le moyeu de son carrosse se brisa. Elle commanda à un de ses cochers d’abattre un cèdre au bord de la route et de fabriquer un nouveau moyeu.
Mais un enfant qui passait vit le cocher abattre le cèdre. C’était son arbre, son arbre à lui ! Il courut au village, il le dit à son père, et bientôt tout le monde fut au courant.
Les villageois en colère se dirent : «Comment, après avoir changé le nom de notre pays, avoir changé le nom de notre capitale pour essayer de nous couper de nos racines historiques, voilà que les Romains veulent aussi couper le dernier lien que nous avons avec notre terre ? Est-ce pour nous déraciner plus facilement et
nous exiler ?».
Ils prirent les armes et attaquèrent le cortège de la princesse qui se mit à pleurer de rage. Devant les débris de son carrosse, elle jura de se venger.
Ainsi, rentrée à Rome chez son père l’empereur Hadrien, elle raconta que les Juifs s’étaient révoltés. Hadrien se dépêcha de lever une armée : alors commença la guerre que perdit Bar Kokhba et qui marqua le début de l’exil. Ce furent alors de longs siècles vécus dans l’espérance de la réalisation des anciennes prophéties,
longs siècles d’attente des signes avant-coureurs du grand retour : la résurrection de la nature.
Car ce sont les arbres d’Israël, derniers liens des Juifs avec leur terre avant l’exil, qui annonceront la fin de celui-ci :
Vous, montagnes d’Israël,
vous ferez pousser vos branches,
et vous porterez vos fruits,
pour mon peuple d’Israël :
car il va bientôt revenir !
Oui, je viens vers vous,
je me tourne vers vous,
je multiplierai sur vous les hommes,
la maison d’Israël toute entière
Les villes seront habitées,
et les ruines reconstruites (Ez. 36,8-10).

Et le prophète Isaïe de compléter le tableau : les fruits d’Israël cultivés avec l’aide de volontaires étrangers, seront exportés dans le monde entier :
Des fils de l’étranger seront pour vous laboureurs et vignerons (Is. 61:5).

Dans le temps à venir, Jacob poussera des racines,
Israël fleurira et donnera des bourgeons,
il remplira le monde de ses fruits (Is. 27,6).:
En ce temps-là, ce que fera germer le Seigneur
sera l’honneur et la gloire
et ce que produira le pays sera la fierté
et le prestige d’Israël (Is. 4,3).

morim

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