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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

EMTSA - MILIEU




                                                                Mark Rothko



Selon le Maharal


la vraie voie du juste passe par le milieu,le emtsa

Andre Neher ; Le milieu, non le lieu des compromis mais celui du dépassement des valeurs respectées :

"Sorte de milieu dimensionnel qui permet à deux éléments séparés l'un de l'autre d'entrer en communication... Sans le emtsa, certains êtres resteraient éternellement séparés.... (Il est) le médium de l'Alliance au sens théologique du terme."
Intimité (complicité) entre le Maître de Prague et celui de Jérusalem...


Le Maharal met en évidence le danger des extrèmes. C'est trop souvent lorsque l'on veut faire le bien de l'humanité que l'on parvient à des génocides, des catastrophes réalisées au nom du Bien commun. Et dans le domaine philosophique, c'est quand on veut simplifier des idées théologiques qu"'on les déforme et qu'on crée des idolâtries.


Le Maharal fait  remarquer la proximité des racines "emtsa"---"etsem":


le milieu ---l'essence


Il nous explique alors que la vraie voie du juste passe par le milieu,le emtsa, et non pas les extrèmes, et que le emtsa est même la condition sine qua non de l'essence, et en particulier de l'essence en tant que contenu du message divin à l'homme.


Il prend pour exemple l'épisode de l'échelle de Jacob.


Le texte hébraïque ne nous parle pas d'une échelle qui irait de la terre jusqu'au ciel. L'expression précise est "artsa"..."shamaïma":


vers la terre...vers le ciel.= au milieu.


c'est d'autant plus important que la suite de l'interprétation de ce texte nous montre qu'il s'agit d'un rêve, d'une intuition prophétique de la communication avec le divin qui commence par la tshuva, par un dialogue établi par l'homme: les anges commencent par monter et non par descendre: c'est après la tshuva que le dialogue s'établit, et que D. répond. Or l'échelle se tient dans l'inter-espace entre l'humain et le divin, sans être fixée d'aucun côté. Le Maharal explique que ces deux mondes sont trop différents pour arriver à se toucher, mais que c'est précisémment l'existence d'un inter-espace, d'un emtsa, d'un milieu, qui permet à la communication d'exister.


Un autre exemple montre l'importance de cette tradition rapportée par le Maharal de prague. Il s'agit du Matan Torah. Les tables de la loi sont placées entre D. et Moïse. Là aussi c'est la Emtsa qui permet la communication et qui joue un rôle crucial pour le Etsem.


Dans le retour à D., c'est encore le Emtsa qui permettra de trouver la communication idéale entre l'homme et D., et le juste, par un mouvement de balancier de plus en plus précis, s'efforcera d'atteindre ce juste milieu idéal.


 Le Pfr André Néher a mis en relief dans l'histoire juive ce même mouvement de balancier, avec la géoula, la rédemption, la délivrance, qui fait écho à la galout, l'exil, jusqu'à ce que le juste milieu, la communication entre l'homme et D. soit rétablie, jusqu'à ce que la Shehina, la présence divine revienne à Jérusalem.



alliancefr



D’un côté, l’homme, et sur l’autre rive, D. 

D. et l’homme sont séparés, et c’est au sein de cette séparation, de ce « monde du milieu », de ce emtsa, que se noue leur relation.





L’homme-D.ieu…


Dans cette optique, l’on comprendra pourquoi la réalité physique de Moché rabbénou ne ressemble en rien à celle à laquelle nous a habitué la fréquentation du genre humain. Ainsi, dans son commentaire des Aggadot du Talmud (Traité talmudique Sota, fin du 1er chapitre, pages 55sq.), le Maharal de Prague écrit au sujet du verset « Nul n’a connu sa sépulture » (Dévarim, 34, 6) qu’il serait faux de comprendre que la Torah est venue ici nous enseigner que la connaissance du lieu où Moché rabbénou fut enterré nous fait défaut… Puisque, ce qu’elle est venue nous révéler au contraire, c’est que la réalité même du plus grand des prophètes n’est pas, dans ce monde, de l’ordre du dévoilement ! Et quand bien nous passerions au tamis tout le sable qui recouvre le « Har Névo » – c’est-à-dire cette montagne à partir de laquelle Moché quitta ce monde (Dévarim, 34, 5) –, jamais nous ne trouverions le corps de Moché ! Et ce, parce que précisément son existence est par essence au-delà de toute perception dans la mesure où elle se dérobe à la connaissance.

C’est en ce sens qu’il nous faut comprendre cette affirmation pour le moins étonnante du Midrach Cho’har Tov (Psaumes, 90) quand, expliquant pour quelle raison Moché rabbénou est dénommé « Ich haElokim », il écrit : « De sa moitié jusqu’en bas, il était ‘Ich [un homme]’ ; et de sa moitié jusqu’en haut, il était ‘Elokim – [un ange]’ ». Puisqu’en effet, si l’existence de Moché échappe à notre appréhension, c’est bien parce qu’il est « un intermédiaire (emtsa) entre les réalités d’en haut et celles d’en bas ; or tout intermédiaire est nécessairement composé des deux dimensions [qu’il articule]… Voilà pourquoi Moché peut dire : ‘Je me tenais entre D.ieu et vous afin de vous exposer la Parole de D.ieu’, (Dévarim 5,5) » (Maharal de Prague, Tiférèt Israël, chapitre 21, page 67). Au point où, comprenant maintenant un peu mieux la singularité métaphysique de cette réalité propre au plus grand des prophètes, il ne serait pas faux de dire que si Moché rabbénou se trouvait effectivement devant nous aujourd’hui, peut-être ne le verrions-nous même pas… !
Avant de conclure, on retiendra toutefois cette affirmation du rav Tsadok haCohen de Lublin dans le passage de son livre précité quand il dit : « La force particulière attachée au dernier livre du Séfer Torah - le ‘Michné Torah’ - fait que tout celui qui le lit se trouve dans la même situation que s’il l’écoutait effectivement de la bouche de Moché Rabbénou lui-même. Ainsi, quand il est dit : ‘Telles sont les paroles que Moché adressa (…)’, il faut lire : ‘Telles sont les paroles que Moché adressa à travers la bouche de celui qui les lit’ ».
Yehuda Rück

chiourim

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