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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

FEU-EAU-DESERT




Aquarelles de Danielle










Le Prophète Isaïe s'est écrié "Hoï Kol Tsamé Lekhou Lamayim - quiconque a soif, qu'il coure étancher sa soif avec de l'eau, et il n'y a d'eau que la Torah"






L’eau, le feu et le désert

Faire sienne la Torah n’est pas chose facile.
Dans le livre de Bamidbar, qui raconte l’exode des
Bné-Israël dans le désert la lecture de la
première paracha de ce livre précède de
peu la fête de Chavouoth. Bien entendu,
ce n’est pas un hasard, et il faut en tirer un
enseignement. En quoi le désert peut-il être
lié à la préparation de Chavouoth ?


Citons un Midrach (Bamidbar Rabba (1 ; 7) qui mentionne les trois éléments indispensables pour acquérir la Torah.Bichlocha devarim niténa hatorah : la Torah fut donnée par l’intermédiaire
de trois éléments : par le feu, par l’eau,et par le désert. Et le Midrach cite les circonstances du don de la Torah. Mais quelles significations ont pour nous ces trois éléments ?
Un feu qui brûle en l’homme Le Sfath Emeth nous dit que le feu a pour particularité de tendre vers le haut. Il est allumé en bas et s’élève vers les hauteurs.
A l’inverse, l’eau est un élément qui descend du haut vers le bas, du ciel vers la terre,comme la pluie. Autre particularité, l’eau ne reste jamais dans un endroit haut placé.Si elle n’est pas immobilisée, elle descend toujours vers l’endroit le plus bas,comme une rivière vers la mer.
Enfin le désert, est un élément statique,constitué de sable. C’est un lieu éloigné de toute matière, selon la définition de la Torah.
Ici, trois enseignements. Pour acquérir la Torah, il faut posséder le feu.
Qu’est- ce que le feu ? C’est l’enthousiasme, la joie (sim’ha),un éveil ici-bas. Cet enthousiasme a son point de départ sur terre, il naît en l’homme et va s’élever très haut, vers le Créateur.
C’est l’enthousiasme de l’homme vers D.ieu,du bas vers le haut. Indispensable, cet élan ne suffit pas toujours à s’élever. Il lui faut une aide du Ciel.Cette aide de D.ieu est représentée par l’eau. Elle sera uniquement accordée en réponse à l’enthousiasme de l’homme. Contrairement à une certaine réalité physique, l’eau et le feu ne sont pas antinomiques dans le monde spirituel.
Rachi le signale dans son commentaire sur le mot 'ciel’ (chamayim) dans un verset de Béréchith (1 ; 8) : « Chamayim : ech ou mayim, feu et eau. »
Mais il faut que certaines conditions soient réunies pour que l’eau descende vers l’homme. La Guémara explique que l’eau peut se déverser uniquement vers celui qui n’est pas orgueilleux. C’est seulement vers celui qui a conscience de sa condition et de ses lacunes que l’eau pourra se répandre.
Comme on le sait, cette eau ne restera pas au point culminant, mais descendra vers le point le plus bas. On peut vérifier cet axiome par un personnage et par un lieu, Moïse et le Mont Sinaï. Moïse, qui reçut la Torah, « était l’homme le plus humble de tous les hommes » (Bamidbar12 ; 3) ; et le Mont Sinaï était la plus petite des montagnes. L’homme doit donc être enthousiaste ; mais ce feu intérieur ne doit pas se conjuguer avec l’orgueil. Plus on est humble, plus D.ieu nous enverra son aide.

La troisième condition sine qua non pour recevoir la Torah : prendre de la distance avec la matière. Cette distance, ce décalage, c’est le symbole du désert. Et c’est également le symbole du Chabbath qui, selon toutes les opinions, fut le jour où la Torah fut donnée. Chabbath est le symbole d’un certain éloignement avec le matériel,avec la vie technique.
C’est donc par un éveil ici-bas, appelé par nos Sages hitaarouta diltéta, que l’on peut recevoir la Torah. Mais sans une aide du Ciel (siyata dichmaya), on ne peut avoir accès à ce don de Q.ieu. Cette aide,comparée à l’eau, qui descend du haut vers le bas, implique forcément l’humilité chez l’homme : la conscience de sa place face à l’immensité du Créateur.

La dernière condition requise nous est indiquée, comme on l’a vu, par le symbole du désert (midbar). Le sable (‘hol) ne laisse pas de place à la matière. Pour revenir littéralement à notre paracha (Bamidbar), le midbar représente la capacité de se défaire de tout ce qui fait écran entre nous et D.ieu : c’est se séparer du matériel.
C’est uniquement par ces trois éléments que la Torah fut donnée jadis et ils sont pour nous une source certaine d’enseignements pour se préparer au jour de Chavouoth.

Mais Chavouoth ne se vit pas seulement le 6 sivan, et c’est au quotidien que l’on peut recevoir la Torah. Il est écrit dans le paragraphe du chéma : hayom (aujourd’hui).
Chaque jour, celui qui décide de découvrir une valeur supplémentaire, d’accomplir une nouvelle mitsva, ou encore d’acquérir une nouvelle part de la Torah, a la possibilité de le faire. Et c’est certainement en travaillant sur ces trois points, évoqués par les trois éléments que sont le feu, l’eau et le désert,que nous parviendrons au niveau des Bné-Israël au pied du Mont Sinaï, niveau qui fut celui d’Adam avant la faute.

Rav Mordéhaï Bendrihem
www.mptorah.net






IGERET LIKHVOD CHABBAT"
Par Rabbi Michel Liebermann
www.ajlt-cjlt.com


"Bemidbar, dans le désert"
"Le 4e livre de la Torah, Bemidbar, qui signifie : dans le désert. Le désert n'a pas inspiré que les poètes et impressionné l'imaginaire des voyageurs. Cette contrée aride peuplée de sable et de rocailles où le soleil darde de ses rayons les quelques rares créatures qui y vivent, est pour le peuple juif une épopée et un symbole important. Nos ancêtres ont erré quarante ans dans le désert. C'est là qu'ils reçurent la Torah et la génération du désert est considérée par notre tradition comme étant celle qui a eu la "connaissance" "Dor Déa" et qui a été capable d'investir, de conquérir le pays d'Israël et de former le premier embryon du peuple monothéisme sur la terre promise.

LE DESERT : AVANT TOUT UNE ECOLE DE CONFIANCE Lorsque l'Éternel parle du désert à Israël, c'est pourlui rappeler cette période d'amour idyllique. Israël avait suivi l'Éternel dans le désert sans savoir comment Il allait pourvoir à ses besoins et comment faire face aux difficultés quotidiennes "Zakharti Lakh Hessed Néourayikh, lekhtekh Aharaï Bamidbar..." Ainsi parle l'Éternel "je me souviens des amours de ta jeunesse lorsque tu me suivis dans le désert, dans une contrée aride où il ne pousse rien". Cette étape dans la relation entre l’Eternel et Israël va s'avérer capitale dans l'aventure commune qui commence à la sortie d'Égypte et s'achèvera avec la venue des temps messianiques. Israël va quitter l'Égypte volontairement. Il y était esclave, certes, mais il avait une assurance de vie qu'il rappellera au moment des crises "nous nous souvenons des marmites de viande et de poissons que nous mangions gratuitement... "

CONFIANCE DANS L’INCONNU : Le désert va représenter l'inconnu mais en même temps la confiance en l’Eternel, une foi totale en le maître du monde capable d'exercer sa protection sur le peuple, et de pourvoir à tous ses besoins. La manne a été choisie comme moyen d'alimentation en raison de son caractère fortuit, incertain. La manne tombait chaque jour et c'est chaque jour que les enfants d'Israël pouvaient se poser des questions quant à leur subsistance du lendemain (en disant en hébreu : man zè, c’est quoi ça ?). La confiance en l’Eternel était la seule planche de salut, même si, à certaines périodes de crise, les enfants d'Israël se mettaient à douter ou à récriminer. Les quarante ans du désert furent une école où la foi d'Israël s'est forgée et formée pour toutes les générations à venir.

QUE NOUS PROCURE LE DESERT ? Dans le désert on ne peut se raccrocher à rien, on est toujours soumis à une nature hostile, l'aridité du sol, la chaleur du jour, le froid de la nuit, les bêtes sauvages et les insectes dangereux en tout temps, le risque de la soif et de la faim, des problèmes quotidiens et cruciaux résolus miraculeusement par l'intervention directe de la Hachgaha Pratit, la Providence Divine. Le peuple juif a appris à apprécier les miracles divins, non pas des miracles exceptionnels et spectaculaires mais des miracles de chaque instant au travers des manifestations discrètes. Cet apprentissage pourra trouver son application plus tard dans la vie du peuple juif qui ne pouvait compter que sur l’Eternel lorsqu'il se trouvait perdu au milieu du désert de nations. La Emouna, la foi en l’Eternel, est ce qui a soutenu nos Pères durant les périodes les plus difficiles de notre histoire.

LE DESERT ET LA TORAH Dans le désert on a besoin d'eau. Si la soif vous tenaille longtemps, vous finissez par vous déshydrater et succomber au manque de liquide dans l’organisme. La Torah a été comparée à l'eau. Pour le peuple juif, elle devient un élément indispensable de son existence. Elle est aussi indissociable de sa vie que l'eau pour l'organisme de l'homme. La symbolique de l'eau décrit également les vertus de la Torah. L'eau a tendance à couler vers le bas ; la Torah ne peut résider que dans un esprit humble. L'eau prend la forme du récipient qui la contient, la Torah également : si un être est pur, sa Torah sera pure. Quand une personne a soif, elle ne se gêne pas pour demander à boire, même à un enfant. On peut apprendre la Torah de tous, sans aucune honte. "J'ai beaucoup appris de mes maîtres, j'ai encore davantage appris de mes élèves" disait un Sage. Ne peut apprendre la Torah que celui qui se fait comme un désert. L'eau est à la portée de tous et coûte relativement bon marché ; il en est de même pour la Torah, cette science à la portée de tous, grands ou petits, intelligents ou moins intelligents ; chacun y trouve sa nourriture spirituelle et un goût pour la vie. La Torah a été donnée dans le désert sciemment parce que l'Éternel voulait éviter que les enfants d'Israël l'associent à un lieu particulier. Si elle avait été donnée en Erets Israël, les juifs de la Diaspora se seraient sentis exemptés d'une telle Loi, rattachée à la Terre d'Israël. Si la Torah avait été donnée en Égypte ou dans tout autre pays en dehors d'Israël, les juifs se seraient sentis dispensés de mettre la Torah en pratique, une fois installés en Israël. C'est d'ailleurs la réflexion que l'on entend aujourd'hui de certains Israéliens qui pensent que les juifs sont affranchis de la Torah uniquement nécessaire pour la Diaspora. C'est pourquoi la Torah a été donnée dans le désert qui à l'époque était un « no man's land » et n'appartenait à aucun pays, ceci afin de souligner le caractère géographique universel, applicable en tous lieux.
Une autre raison de la Révélation de l'Éternel dans le désert se trouve dans le principe "Torah Tsiva Lanou Moche, Moracha..." "Moïse nous a ordonné la Torah, une conquête pour la communauté de Jacob". Le verset ne dit pas "Yeroucha - un héritage", mais "Moracha - une conquête" ou encore comme le disent nos Sages, "Méorassa - une fiancée". La Torah n'est pas un héritage que l'on reçoit de ses parents, comme on peut recevoir un champ ou une maison familiale. Le désert n'appartenait à personne, on peut l'investir et le conquérir, et le transformer en jardin fleuri. C'est notre investissement qui nous donnera un droit sur cette terre laissée à l'abandon, "hefquère". De même, une jeune fille n'accepte de devenir votre fiancée que dans la mesure où vous montrez votre intérêt et votre amour pour elle, si vous vous montrez digne d'elle. La Torah, n'est donc pas une donnée immédiate, elle nécessite d'en faire la conquête, d'y consacrer son temps et ses forces.

TROIS MERITES A propos du premier verset du livre de Bemidbar "L’Eternel parla à Moïse dans le désert du Sinaï..." citons le Midrash suivant : "La Torah n' a été donnée à Israël que grâce à trois mérites - le feu, l'eau, le désert ". Comment comprendre ce Midrash ? Nos Sages insistent souvent sur le caractère spécifique du peuple juif consigné dans le premier verset du Chema Israël " Tu aimeras l'Éternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tous tes moyens ". Cela s'appelle Messirout Nèfèch, le dévouement, le don de soi, l'abnégation. Les juifs tout au long des siècles ont donné leur vie pour la Torah et pour l’Eternel. Ils ont préféré la mort plutôt que d'abjurer, ils se sont saignés pour transmettre la tradition à leurs enfants. D'où vient cette force ? Nos Sages disent "du feu, de l'eau, du désert".
Le feu rappelle le courage d'Abraham qui le premier préféra se laisser jeter dans la fournaise ardente plutôt que de renoncer à sa foi en l’Eternel. Il s'agit d'un acte de courage, certes, mais d'un acte isolé accompli par un seul individu.
L'épreuve de l'eau de la Mer Rouge dans laquelle s'est jeté tout un peuple animé qu'il était de sa grande foi en l'Éternel. Il s'agit d'un acte héroïque certes, celui de tout un peuple, mais il s'est manifesté un seul instant.
Faisons appel au "désert". La marche dans le désert a duré quarante ans, période durant laquelle le peuple a manifesté son attachement à l’Eternel et à la Torah, comme le souligne le Prophète Jérémie dans la phrase "je me souviens des amours de ta jeunesse, tu m'as suivi dans le désert dans une terre inculte" (Jérémie 2/2). Puisque nous approchons la fête de Chavouot, nous pouvons mieux saisir les enjeux et les mérites. Fort de ces trois mérites, le peuple d'Israël s'est vu octroyé définitivement la Torah comme son bien le plus précieux, un élixir de vie et le garant de sa pérennité. Le Prophète Isaïe de son côté s'est écrié "Hoï Kol Tsamé Lekhou Lamayim - quiconque a soif, qu'il coure étancher sa soif avec de l'eau, et il n'y a d'eau que la Torah. C’est, chers amis, un appel encore valable aujourd'hui et il n'est jamais trop tard pour aller à la source.




"Il n'y aura jamais assez d'heures pour venir à bout de la mémoire."
"Avant il a l’eau, après il y a l’eau ; durant toujours durant, … Jamais l’eau sur l’eau, jamais l’eau pour l’eau, mais l’eau où il n’y a plus d’eau, mais l’eau dans la mémoire morte de l’eau. Vivre dans la mort vive, entre le souvenir et l’oubli de l’eau entre la soif et la soif…"
Ainsi dit la voix profonde et calme de Jabès. Voix venant des déserts, sereine de toutes les caravanes et de tous les hiéroglyphes, de toutes les sagesses. Et surtout de toutes les mémoires.





Talmud de Babylone, traité Soucca page 52 b
On a enseigné dans la maison d’étude de R. Ismaël : si tu rencontres cet être abominable [le mauvais penchant] entraîner-le à la maison d’étude. S’il est fait de pierre, il s’effritera, s’il est fait de fer, il éclatera. S’il est de pierre, il s’effritera, comme il est dit (Isaïe 55) « tous ceux qui ont soif allez vers les eaux » [symbole de la Torah], et comme il est dit (Job 14) « Les eaux finissent par user les pierres » ; s’il est le fer, il éclatera, comme il est dit (Jérémie 23) : « Mes paroles ne sont-elles pas comme le feu, oracle de l’Eternel, et comme le marteau qui fait éclater le rocher. »

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