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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

LA GRAPPE DE RAISIN
DES EXPLORATEURS





















La Grappe de raisin ramene par les explorateurs

"Ils y coupèrent un sarment avec une grappe de raisin, ils le portèrent à deux au moyen d'une perche" - Nombres 13, 23.

Rachi explique qu'ils la portèrent à 8 personnes, tandis que toute la force d'un homme était nécessaire pour porter une seule figue et celle d'un second pour porter une seule grenade.






Israel en a fait l' embleme de
l' Office du Tourisme !
otisrael




Voici donc l'Histoire de cette Grappe Fabuleuse
La faute des explorateurs



Une faute, lourde de conséquences pour le peuple d’Israël, est imputée aux explorateurs.Mais à première vue ils paraissent remplir exactement le rôle qui leur a été confié: dire la vérité sur la terre de Canaan.
Telle est la question de Nahmanide sur ces versets.


Nombres, chapitre 13
27) et lui firent ce récit: "Nous sommes entrés dans le pays où tu nous avais envoyés; oui, vraiment, il ruisselle de lait et de miel, et voici de ses fruits.
28) Mais il est puissant le peuple qui habite ce pays! Puis, les villes sont fortifiées et très grandes, et même nous y avons vu des descendants d'Anak! (ou « géants »)
29) Amalec habite la région du midi; le Héthéen, le Jébuséen et l'Amorréen habitent la montagne, et le Cananéen occupe le littoral et la rive du Jourdain."

Nahmanide 13;28
Il ruisselle de lait et de miel ; parce que il leur a été ordonné d’observer si elle (la terre) est grasse ou maigre, ils ont répondu qu’elle est grasse et qu’elle ruisselle de lait et de miel ; et sur la question de savoir si elle est boisée ils ont répondu "et voici ses fruits" car ainsi il leur a été ordonné de montrer.
Donc ils ont bien dit la vérité, et ils ont répondu sur ce qu’il leur a été ordonné ! Ils se devaient de dire que le peuple qui habite sur cette terre est fort et que les villes sont fortifiées, car ils doivent répondre la vérité à ceux qui les ont envoyés, car ainsi il leur a été ordonné : "est-il fort ou faible ? Ont-ils découvert (campements) ou villes fortifiées ?", Mais leur faute tient dans le terme "Effess" (Nous l’avons traduit par "mais", littéralement : "rien") qui exprime l’impossibilité (découragement) de l’homme, ainsi dans les psaumes (77 ;9) : "Sa bonté a-t-elle disparu (Effess) à jamais?" ou dans Isaïe (45 ;14) : "hors de Dieu (Elokim) il n'y en a pas d'autre! (Effess)".
Donc ils ont dit : "La terre est grasse et il y coule le lait et le miel et le fruit est bon, mais il est impossible de la conquérir car le peuple est fort et les villes sont entourées d’immenses forteresses et nous avons même vu des géants là bas".



L'envoi des explorateurs


Mochè leur donna donc mission d'explorer le pays de Kénaâne, en leur disant : «Dirigez-vous de ce côté, vers le Sud, et gravissez la montagne. Vous observerez l'aspect de ce pays et le peuple qui l'occupe : s'il est robuste ou faible, peu nombreux ou considérable; quant au pays qu'il habite, s'il est bon ou mauvais; comment sont les villes où il demeure, des villes ouvertes ou des places fortes; quant au sol, s'il est gras ou maigre, s'il est boisé ou non. Tâchez aussi d'emporter quelques-uns des fruits du pays». C'était alors la saison des premiers raisins.»

Face à la demande des Bénè Yisraèl d'explorer le pays de Kénaâne, D'ieu exprime des réticences. Son désaccord est, on ne peut plus clair. Il dit : «Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Kénaâne.» Mochè désigne, malgré tout, les hommes chargés de remplir cette mission. Sans doute, accepte-t-il pour ne pas donner prise aux critiques malveillantes d'Israël à propos de ce beau pays, promis par D'ieu. Pourtant il garde l'espoir qu'Israël n'ose point, en définitive, aller à l'encontre de la volonté divine

Mais les Bénè Yisraèl tiennent à cette exploration. Mochè met toutes les chances de son côté. Il désigne des hommes qui, à ce moment-là, sont tous tsaddiqim, parfaits et justes.

Le Midrache, devant l'insistance de la Tora à citer leur nom, y trouve une allusion à leur triste dessein, de rechercher les points faibles et vulnérables du pays afin de les révéler à tout Israël.

Leur intention était donc de se révolter contre la volonté de D'ieu :

«Quel est le nom de ces hommes? Sétour, fils de Mikhaèl, Nahbi fils de Wofsi et Guéouèl fils de Makhi... Le nom des explorateurs est vil et leurs actes sont lamentables. Comment s'exprime le texte à leur propos? Sétour, , parce qu'il exclut [D'ieu] du monde.»

Le nom des explorateurs révèle leur véritable identité. Leurs intentions cherchent à détacher Israël de D'ieu. À la limite, la terre de Kénaâne ne les intéresse nullement. Peut-être un retour en Égypte les tente-t-il?

Leur déclaration et leurs propos ne visent, semble-t-il, que le respect de la volonté de D'ieu. L'exploration se veut uniquement dans le but de confirmer la véracité des promesses divines. Mais leur nom dit plus long sur leurs véritables intentions.

Le Midrache, abordant le texte :

«Dirigez-vous de ce côté, vers le Sud, et gravissez la montagne», rapporte : Rabbi Bérakhiya le Kohène fils de Rabbi dit : Gravissant [la montagne], ils rencontrent trois fils de géants, Ahimane, Chèchaï et Talmaï. Pourquoi l'appelle-t-on Ahimane, ? Car, disait-il, Ahi, , mon frère, mane, , qui peut m'attaquer? Chèchaï, car il est aussi résistant que, Chaïche, le marbre. Talmaï,, car il creuse des sillons, Télamim, [en foulant] le sol.

«Descendants de Ânaq, Géant, car il enfile le soleil en Ânaq, collier. Les ayant vus, les explorateurs furent saisis de peur. Ainsi s'expriment-ils :

«Mais le peuple est plus puissant que Lui.»

Rèche Laqiche dit : ils avaient proféré des paroles contre D'ieu. Cette faute leur a valu des châtiments pénibles.

Que fait le Saint béni soit-Il? Il dit à Yirmiya : «Dis-leur : Vous n'avez point mesuré la portée de vos paroles :

«Au bruit d'un terrible fracas, produit par vous, vous vous êtes attirés le feu [du Bèt ha-miqdache] et ses rameaux ont volé en éclats». Ainsi dit le texte :

«Selon le nombre de jours que vous avez exploré le pays, autant de jours, autant d'années vous porterez la peine de vos crimes...

«Nous étions, disaient-ils, à nos propres yeux comme des sauterelles, et ainsi étions-nous à leurs yeux.»

Le Saint béni soit-Il leur réplique : Je peux comprendre «Nous étions à nos propres yeux comme des sauterelles» mais Je ne peux supporter qu'ils affirment : «Ainsi étions-nous à leurs yeux». Saviez-vous ce que vous représentiez à leurs yeux? Qui dit que vous n'étiez point à leurs yeux comme des anges? Qu'en est-il résulté? «Selon le nombre de jours que vous avez exploré le pays. Il ne suffit point que [pendant quarante années vous supporterez les effets de Mon hostilité] vous ne rentrerez pas, en plus, au pays.

Le Saint béni soit-Il, s'adressant à Israël, dit : Mes envoyés étant dès lors des humains, Je décrète que vous ne rentrerez pas au pays. Mais, à l'avenir, je vous envoie Mon ange pour vous dégager la route, tel qu'il est dit :

«Voici, je vais envoyer Mon mandataire pour qu'il déblaie la route devant Moi. Soudain, il entrera dans son sanctuaire.»

L'intention du midrache est de souligner, d'une part, la gravité de la faute des explorateurs et, de l'autre, la volonté de D'ieu de tout mettre en oeuvre pour leur éviter une telle faute.

La rencontre avec les trois géants Ahimane, Chèchaï et Talmaï est tout à fait déconcertante. Pour quelle raison les mettre sur le chemin des explorateurs quand l'intérêt recommande de souligner l'accessibilité du pays?

En vérité, la parole divine aurait, à elle seule, suffi pour contraindre Israël à obéir, à accepter le choix divin comme étant le meilleur. Cependant, D'ieu voudrait aussi que son choix soit entériné par Israël en toute liberté. Aussi, face à Sa parole contraignante, D'ieu leur fait voir ces trois géants pour faire impression sur eux. Ainsi pourront-ils exprimer, en connaissance de cause, leur confiance absolue en D'ieu ou, au contraire, leur révolte.

Sans doute, l'intention de D'ieu était-elle de leur donner un avant-goût des prodiges qu'Il est prêt à réaliser pour eux lors de la conquête de Kénaâne. La présence de ces géants ne saurait embarrasser ni contrarier le projet divin. Parô, roi puissant et redouté par ces mêmes géants, n'a pu gêner ni s'opposer à la décision divine de libérer le peuple d'Israël d'Égypte.

Cette éventualité ne les a même pas effleurés. Avec une confiance absolue en D'ieu, la conquête de Kénaâne aurait permis à Mochè d'être à la tête d'Israël et jouir du bonheur de séjourner dans ce pays.

Peut-être, comme certains exégètes le laissent entendre, n'étaient-ils point intéressés à une conquête qui mettrait fin à leur pouvoir. Grâce à la sainteté du pays, le peuple d'Israël accèderait à une perfection morale telle qu'il se passera de dirigeants. Leur intérêt était donc de rester dans le désert.

La révolte des méraguélim, explorateurs, vise donc un intérêt immédiat. L'objectif est de rester à la tête des tribus. Dans une telle perspective, il est naturel qu'étant si impressionnés par la puissance des trois géants ils doutent de la capacité du Créateur à les soumettre. Là se situe leur premier faux-pas.

À partir de là, la pente sur laquelle ils glissent les mène droit à se considérer, aux yeux des habitants du pays, semblables à des sauterelles. Le complexe d'infériorité qu'ils développent révèle, à lui seul, leur chute morale. Tout indique qu'ils ne sont plus capables d'apprécier la situation avec clairvoyance. Ils vont jusqu'à affirmer qu'ils furent ainsi considérés par les habitants.

D'ieu réagit avec véhémence à cette affirmation. Encore serait-Il prêt à leur pardonner leur propre complexe. Mais Il ne saurait supporter qu'ils puissent avancer : «ainsi étions-nous à leurs yeux» quand D'ieu avait tout fait pour qu'ils paraissent, au contraire, comme des anges.

Le midrache marque ici le regret de D'ieu de voir les Bénè Yisraèl tomber si bas. La condamnation à mourir dans le désert ne vise pas seulement à les priver du pays de Kénaâne, mais elle signifie clairement à cette génération que leur révolte aura des répercussions graves sur le destin d'Israël. La nuit où les méraguélim reviennent de leur mission est le 9 Ab, jour destiné à perpétuer pendant des siècles la destruction du Bèt ha-Miqdache. Le feu de la révolte est celui qui dévore le Temple. L'exil dans le désert pendant quarante années correspond aux quarante jours d'exploration. La disparition de toute cette génération, la destruction du Bèt ha-Miqdache, sont les conséquences directes de leur révolte.

Néanmoins D'ieu ne saurait exercer Son courroux à tout jamais contre eux. Une issue heureuse demeure possible. Mais ce n'est point dans l'immédiat, cet espoir concerne l'avenir. En envoyant Son mandataire pour déblayer le chemin, toute la génération du désert aura enfin le droit d'entrer au pays. Ce mandataire n'est autre que Mochè. C'est sous sa conduite qu'ils pourront enfin connaître le bonheur d'être en Israël.

Tels sont les noms des hommes que Mochè envoya explorer la contrée. Mochè avait nommé Hochèâ, fils de Noun : Yéhochouâ.

Tels sont les noms des hommes que Mochè envoya explorer la contrée.

Or ha-Hayim s'étonne que le texte reprenne Tels sont les noms, , après l'avoir mentionné déjà : Et voici leurs noms. Il cite à cet effet les propos de Rabbi Yitshaq :

«Nos Ancêtres enseignent : les explorateurs n'ont été nommés que par rapport à leurs actes : Sétour, fils de Mikhaèl, parce qu'il contredit, satar, les paroles du Saint béni soit-Il.»

Devant ajouter aussi à Hochèâ, le yod, le nommant Yéhochouâ, pour invoquer l'appui divin qui le protégerait du complot des explorateurs, Mochè arrive à cette conclusion après le seul examen de leur nom. Il révèle, à lui seul, l'iniquité des explorateurs ainsi que leur tendance à la révolte contre D'ieu.

Rabbènou Béhayè, citant Ibn Êzra, voit dans cette répétition l'indication que ces hommes n'entendent point d'entreprendre l'effort de changer d'attitude et de comportement vis-à-vis de D'ieu. La preuve est que leur nom, contrairement à celui de Hochèâ, ne subit point de changement.

Rav Alchèkh, se rapportant aux propos du Talmoud relatifs aux noms des méraguélim, souligne que le texte exclut l'existence de noms, attribués à la naissance, autres que ceux qui les identifient à leurs actes. Ces noms constituent l'essence de leur personnalité, ils sont leurs noms véritables.

Mochè avait nommé Hochèâ, fils de Noun, Yéhochouâ.

Or ha-Hayim rappelle que ce changement de nom se réfère à la prière de Mochè pour que Yéhochouâ ne fasse pas partie du Conseil des méraguélim. Mais, s'étonne-t-il, pourquoi changer le nom quand la prière, à elle seule, obtiendrait le même effet!

Le yod, dont la valeur numérique est dix, fut ajouté à son nom en vue de donner, dit-il, assez de force et de courage à Yéhochouâ pour s'opposer au dessein des dix méraguélim. De même, ce faisant, il prendrait en récompense la part revenant aux dix explorateurs.

Kéli Yaqar trouve dans les propos du Talmoud : «D'ieu, Yah, te sauve du complot des explorateurs» une référence au Nom divin formé par les deux lettres Yod et Hè. Il constate, à sa grande surprise, que Mochè ne réserve pas le même traitement à Kalèb. Pour quelle raison n'invoque-t-il point de prière pour lui?

En vérité, répond-il, Mochè demande aux explorateurs de se diriger vers le Sud, territoire de Âmalèq, le seul peuple à combattre Israël à sa sortie d'Égypte. Comme, à leur retour, les explorateurs diront : «Âmalèq habite au Sud, Nèguèv» car «s'étant déjà «brûlés» à Âmalèq, ils le mentionnent pour effrayer le peuple», Mochè est sûr que Yéhochouâ, l'artisan de la victoire sur Âmalèq, ne tomberait pas dans ce piège. Dès lors, la promesse divine : «Puisque sa main s'attaque au trône de Yah, l'Ét'ernel, guerre à Âmalèq de par l'Ét'ernel, de siècle en siècle!», faite par le Nom de Yah lui assure de ne jamais fléchir devant Âmalèq.

Aussi, pour cette raison, Mochè lui adjoint le Nom de Yah pour lui rappeler la promesse divine de vaincre toujours Âmalèq. Ainsi ne succombera-t-il pas au conseil des explorateurs qui chercheraient à l'impressionner par la crainte que suscite Âmalèq dans le coeur d'Israël.

Selon le Midrache, Mochè tient absolument à ce que Yéhochouâ, étant son disciple, ne ternisse pas son nom en se comportant comme les explorateurs.

Kéli Yaqar rapporte également l'opinion qui verrait en Yéhochouâ, descendant de Yossèf, la tendance à la médisance et à la calomnie. Pour cette raison, le texte ne mentionne pas le nom de Yossèf comme il le fait à propos de Gaddi, fils de Soussi, pour la tribu de Ménachè. En effet, il dit : «Pour la tribu d'Èfrayim Hochèâ, fils de Noun.»

Toutefois, sachant la propension des descendants de Yossèf à la médisance, pour quelle raison n'a-t-il pas prié pour Gaddi?

Sans doute, Mochè pensait-il que si le représentant d'Èfrayim, jouissant du privilège d'aînesse, ne pèche pas, le jeune représentant de Ménachè n'aurait d'autre choix que de suivre l'aîné.

Le yod de Yéhochouâ pour le midrache appartient à Saraï :

«Lorsque le Saint béni soit-Il avait changé le nom à Sara disant :

«Saraï, ton épouse, tu ne l'appelleras plus Saraï, mais bien Sara», le yod de Saraï, planant dans les airs, comparaît devant le trône de Gloire et dit : «Parce que je suis la plus petite des lettres, Tu m'enlèves du nom de cette Sainte, Sara?» Le Saint béni soit-Il répond :

«Je te destine à un nom meilleur car, jusqu'à présent, tu appartenais au nom d'une femme. Désormais tu appartiens au nom d'un homme, placée de surcroît comme initiale et non à la fin.» C'est ce yod qui fut au début du nom de Yéhochouâ.»

Ainsi l'esprit de Sara anime Yéhochouâ. Toute l'oeuvre de Sara trouve son accomplissement dans la mission de Yéhochouâ, sa piété et son comportement moral.

La traduction araméenne de Yonatane Bèn Ôuzièl montre combien Mochè appréhende que Yéhochouâ, par sa grande modestie, cède aux intentions et exigences des explorateurs. Ainsi, dit-il, «ayant constaté la modestie de Yéhochouâ, Mochè a nommé Hochèâ, Yéhochouâ.»

Parmi toutes les tribus mentionnées, l'absence de Léwi est remarquable. La raison, dit Mèâm Loêz, réside dans le fait qu'elle ne prend aucune part dans le pays.

Mochè leur donna donc mission d'explorer le pays de Kénaâne, en leur disant : Dirigez-vous de ce côté, vers le Sud, et gravissez la montagne.

Mochè leur donna donc mission d'explorer le pays de Kénaâne

Le verbe chaloah, envoyer, se trouve répété. Déjà le texte annonce «Et Mochè les envoya»!

Pour Or ha-Hayim, il s'agit de la mitswa de léwaya, accompagnement, que Mochè pratique en leur tenant compagnie jusqu'aux portes du camp pour bien signifier que leur mission se limite à visiter le pays, et non l'explorer.

En effet, si leur mission est d'explorer, un départ discret ne nécessitant pas d'accompagnement s'imposerait.

Rabbènou Béhayè et, plus tard, Mèâm Loêz, citant le Zohar, rapportent que Mochè leur confie son bâton sur lequel était gravé le Nom ineffable, afin que nul ne les menace. Ainsi les explorateurs furent-ils sauvés de l'attaque des géants.

Le Zohar tire cet enseignement de l'emploi du terme zè, ceci, dans l'expression âlou zè, dirigez-vous de ce [côté]-ci, que l'on retrouve dans : «Et tu prendras ce, ha-zè, bâton...»

Dirigez-vous de ce côté, vers le Sud.

Selon Rachi, Mochè leur demande de pénétrer du côté Sud car :

«C'était la partie la plus pauvre d'Erèts Israël. Telle est la méthode des commerçants, ils montrent d'abord la marchandise de moindre valeur, et ensuite ils font voir celle de bonne qualité.»

Vous observerez l'aspect de ce pays et le peuple qui l'occupe : s'il est robuste ou faible, peu nombreux ou considérable; quant au pays qu'il habite, s'il est bon ou mauvais; comment sont les villes où il demeure, des villes ouvertes ou des places fortes; quant au sol, s'il est gras ou maigre, s'il est boisé ou non. Tâchez aussi d'emporter quelques-uns des fruits du pays.

Pour Mèâm Loêz, Mochè demande aux explorateurs d'examiner le pays sous quatre aspects :

L'état du pays.

Est-il béni au point de permettre à une population nombreuse d'y vivre? Les habitants sont-ils forts ou faibles. Le nombre peut être contrebalancé par la faiblesse des habitants.

L'état du pays en lui-même.

Est-il bon à habiter et à cultiver? S'il ne répond pas à ces deux critères,

«Est-il alors bon ou mauvais».

L'état des villes.

Sont-elles des villes ouvertes ou des places fortes? La construction des villes devait donner une idée précise de la puissance du peuple qui l'habite.

Rachi dit :

«Vous observerez l'aspect de ce pays car il y a des pays qui produisent des hommes forts, d'autres qui produisent des hommes faibles. Il y en a dont la population augmente, d'autres dont la population diminue. Il leur indiqua de même un critère pour savoir si le peuple est robuste ou faible. S'il habite des villes ouvertes, sans remparts, le peuple est robuste car confiant dans sa force, mais s'il habite des villes fortifiées, il est faible.»

Quant au sol,

Il faut constater si le sol est gras ou maigre, produisant des fruits de qualité excellente ou non.

En faisant ces recommandations, Mochè s'attend que les explorateurs reconnaissent la beauté du pays, chose qui ne manquerait pas d'augmenter leur foi et leur confiance en D'ieu. Toutefois, on remarque qu'à aucun moment Mochè ne leur demande de rapporter des détails importants relatifs à la conquête du pays.

Or ha-Hayim s'interroge sur la signification de la double recommandation de Mochè à propos du pays.

Pour lui, il existe des pays dont le climat et les ressources naturelles agissent sur les habitants.

Vous observerez l'aspect de ce pays.

Comment est-il? Quelle est sa nature? Cet aspect est reconnaissable pour un oeil exercé. Il suffit donc d'observer pour se rendre compte des influences. Mais il se pourrait qu'un examen plus approfondi soit nécessaire. Il faut donc pénétrer dans le pays, le traverser et remarquer le type d'habitants qui l'occupent pour conclure sur la qualité du pays. Pour ce faire, il faut constater :

Si le peuple est robuste ou faible, peu nombreux ou considérable.

Le nombre et la puissance révèlent la nature et les ressources véritables du pays puisqu'elles favorisent l'accroissement des habitants.

Quant au pays qu'il habite.

Le texte précise un autre critère de l'examen. Celui-ci se base sur l'action et l'oeuvre de l'homme. Villes ouvertes ou fortifiées, donnent également une indication précise de la puissance ou de la faiblesse du peuple.

Quant au sol, s'il est gras ou maigre, s'il est boisé ou non.

La qualité d'un sol se mesure à la qualité de ses fruits. Un sol, fertile et bon, produit des fruits gras et délicieux. En revanche, si la qualité du fruit est inférieure, laissant à désirer, le sol nécessite alors souvent un repos.

Et si les arbres fruitiers sont abondants, ce sera donc le pays promis. Israël y trouverait ce qu'il désire. Et la saison est celle où les raisins mûrissent. Aussi pour cette raison Mochè leur demande de prendre un échantillon de ces fruits.

S'il y a des arbres.

Rachi, citant le Midrache, dit : «S'il y a parmi eux un homme juste - C'est le symbole de l'arbre - qui les protège par ses mérites.» Ce jour-là, Iyob dont les mérites leur procurait soutien et protection est mort.

Le Tana Débè Èliyahou Rabba rapporte :

«Mochè envoie dix phylarques accompagnés de Yéhochouâ et Kalèb. «Ne rentrez pas, dit-il, comme des voleurs. Et si [les habitants] vous demandent «pourquoi êtes-vous venus?», vous répondrez : «Pour cinq figues, cinq grenades et une grappe de raisins nous sommes là.»

Mais s'ils répliquent «Peut-être pour détruire des arbres d'idolâtrie et déraciner des Achèra, , arbre adoré comme idole, êtes-vous venus?», répondez : «Non». Ils sont rentrés en envoyés mais, à leur sortie, ils sont comme des ânes [chargés].

Arrivés à Hèbrone, ils s'emparent de cinq figues, cinq grenades et une grappe de raisins. Ahimane, Chèchaï et Talmaï, apprenant leur arrivée, sortent à leur rencontre. Chèchaï émettant un cri, ils tombent face contre terre. Ils les raniment alors en soufflant dans leur nez jusqu'à ce que leur respiration reprenne.

Après quoi, ils leur demandent : «Pourquoi êtes-vous venus? Sans doute dans le but de couper les arbres et les Achèra d'idolâtrie? N'est-ce pas que le monde entier appartient à votre D'ieu? Il donne [le pays] à qui bon lui semble».

La réponse est : «Nullement». Ils les laissent partir en paix et ne les tuent point.

Aussi, le Saint béni soit-Il laisse-t-Il des Kénaâni jusqu'à la fin du Second Temple. Certains disaient jusqu'à ce jour»...»

Selon ce texte, Mochè insiste pour qu'ils rentrent au vu et au su de tous. L'attitude compte beaucoup. En ne rentrant pas comme des voleurs, ils agiraient plus comme des visiteurs dont le but essentiel est de voir la beauté du pays. La peur des géants qui leur fait perdre connaissance est significative du virage que les explorateurs prennent par rapport au but premier.

Ainsi Mochè accède-t-il à la demande des Bénè Yisraèl dans l'espoir qu'ils renoncent à leur projet. Il n'ignore point le risque qu'ils courent en ne se rangeant pas à son avis. Mais le destin d'Israël, et la liberté aidant, prend un cours différent. Au lieu d'une conquête rapide et sans combat, Israël affronte, en plus d'un séjour éprouvant dans le désert, ce long exil.

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